Hier soir place de la République à Paris, 480 femmes, hommes et enfants survivant quotidiennement à la rue ont pu obtenir d’être mis à l’abri par les services de la mairie.
Le succès de cette mise à l’abri, qui s’est déroulée dans le calme et en quelques heures seulement, démontre la contre productivité et dangerosité de la présence policière lorsqu’elle intervient sur des actions de mise à l’abri. Dans la soirée, la préfecture de police et le ministre de l’Intérieur ont fait savoir qu’ils condamnaient notre action, en invoquant les conditions sanitaires actuelles. De notre côté, tout était pourtant mis en place afin de réduire les risques de propagation du virus. Et leur réaction est particulièrement hypocrite, puisque c’est la préfecture qui est responsable de cette situation de danger, puisqu’elle a la responsabilité et le devoir d’héberger ces personnes à la rue.
Le succès de la mise à l’abri contraste tristement avec les scènes de violences et humiliations connues sur cette même place de la République fin novembre, où la préfecture de police était cette fois intervenue. “Cher préfet, vous avez le monopole de la violence.”
Le combat ne s’arrête pas.
Ce soir, des milliers de personnes sont encore à la rue et chaque jour des centaines de personnes s’enfoncent dans la précarité en France. L’INSEE a recensé 3 millions de logements vacants sans compter les bureaux et locaux vides, mais le gouvernement refuse de faire appliquer la loi de réquisition. Nous continuerons à nous mobiliser afin de trouver des solutions dignes et pérennes pour tous.
Dans l’immédiat, nous veillerons à ce que la fenêtre d’espoir ouverte hier soir pour ces 480 personnes prises en charge soit pérenne avec des solutions d’hébergement et accompagnement long terme.
Nous remercions toutes les personnes ayant permis le bon déroulement de cette mise à l’abri et particulièrement les bénévoles et citoyen.nes engagé.es dans nos actions.
Au nom du collectif Réquisitions,
merci et à bientôt.
Photo : @alx_henry