Cette nuit une cinquantaine d’enfants ont dormi à la rue à Paris, dans des tentes fournies par nos associations et collectifs. Certains y sont depuis plusieurs mois. Leur place n’est pas à la rue, mais dans un logement stable et à l’école.
Depuis 13h ce mercredi 1er septembre au parc André-Citroën à Paris, plus de 600 personnes sont installées au pied de préfecture de Paris et d’Île-de-France, qui a en charge leur hébergement, conformément à la loi. Accompagnées par le Collectif Réquisitions, elles appellent à l’aide et demandent le respect d’un de leurs droits fondamentaux : un hébergement.
Originaires d’Afghanistan, Côte d’Ivoire, Érythrée, Éthiopie, France, Guinée, Maroc, Russie, Soudan et d’ailleurs, ces personnes survivent à la rue depuis des jours, des semaines, voire des mois. Il y a urgence à les prendre en charge tout comme les personnes arrivées d’Afghanistan ces derniers jours en France.
Il s’agit de la 10e action du collectif Réquisitions qui depuis décembre 2020 a permis à plus de 3600 personnes de sortir de la rue ou d’un abri de fortune. Devoir mener pour la 10e fois un tel type d’action traduit le manque de volonté politique de mettre en place un accueil digne et de respecter les lois, les droits.
Lors de la dernière action du collectif à la place des Vosges, 150 hommes ont été arbitrairement laissés sans solution. Nous demandons à ce que toute personne puisse accéder à un hébergement et à ce que l’État cesse de faire peser sur les personnes précarisées un rapport de force puéril et délétère. Si la justification est un réel manque de place, nous demandons à l’État d’en ouvrir, un outil est à sa disposition : la réquisition de logements vides.
La France, selon l’Insee, compte plus de 3 millions de logements vacants dont 400 000 en IDF. Selon les articles L 641 et L-642 du code de la construction et de l’habitation, l’État a le pouvoir et le devoir de réquisitionner les logements de grands propriétaires privés et publics, dans le cas de crise du logement comme celle que nous connaissons. La réquisition permet de loger – plutôt que d’héberger, parfois dans des conditions indignes – et elle est moins coûteuse.
Les personnes sans-abri et le collectif Réquisitions resteront sur place jusqu’à l’obtention pour tous·tes d’un hébergement digne.