e dimanche 18 avril, le collectif Gaïa dont fait partie Utopia 56 Lille revendique l’occupation du bâtiment situé au 86 rue des Meuniers à Lille. GAÏA, maison de lutte contre les précarités, est un lieu vie inter-associatif autogéré, qui portera les questions de l’insertion, de la culture, de l’écologie, de la solidarité et de l’inclusion pour toutes et tous.
La maison Gaïa permettra à la fois à une dizaine de personnes non-logées de trouver un toit, d’avoir accès à une cantine solidaires, à des douches et à un lavoir et favorisera l’émergence de projets inter- associatifs par l’organisation quotidienne d’activités pluridisciplinaires.
Alors que plus de 3000 personnes sans-abri survivent dans la métropole Lilloise, ce bâtiment, vide depuis une décennie, fait partie des 8,3% de logements vacants du parc immobilier français. Pourtant, les constructions qui fleurissent partout à Lille, en épuisant au passage les ressources en sable par l’intermédiaire du béton et en artificialisant les terres arables, ne sont ni accessibles ni adaptées aux plus démunis. Selon la Fondation Abbé Pierre, ce sont 4 millions de mal et non-logé.es en France. Les inégalités et la précarité s’étant aggravées par gestion de la crise sanitaire, étudiants, intermittents du spectacle, chômeurs, exilés, travailleurs précaires, nous sommes tou.te.s touché.e.s.
La fin de la trêve hivernale approche et encore une fois, des centaines de personnes seront remises à la rue. Qu’adviendra-t-il des 700 personnes qui chaque année pendant quelques mois seulement, se voient proposer des places d’hébergement dans des institutions inadaptées, éloignées de leur école, de leur travail, de leur réseau de soutien. Pour favoriser leur intégration au sein de la ville qu’ils habitent depuis parfois plusieurs années, la maison Gaïa proposera des logements et non pas des hébergements aux personnes avec ou sans-papiers qui le souhaiteront.
Malgré les 4 millions de mal-logé.es ou non-logé.es, malgré les 3000 sans-abri de la métropole Lilloise et malgré les centaines de personnes qui seront remises à la rue le 1er juin prochain, ce lieu aurait comme des milliers d’autres, continué d’être un bâtiment fantôme.
Nous choisissons de lui redonner vie !
Puisque ce lieu appartient à la municipalité, voici ce que nous, résidents Lillois, nous revendiquons :
- La signature d’un bail d’occupation précaire pour un lieu mixte comprenant la possibilité de loger les personnes sans-abri et l’exercice de certaines activités culturelles, artistiques et associatives.
- La prise en charge à titre gratuit des fluides et de l’assurance par la municipalité en contrepartie du gardiennage du lieu
- Le respect des droits fondamentaux de chacun.e, dont le droit à un logement décent, stable et abordable.
Nous resterons jusqu’à obtention des revendications et invitons chacune et chacun à participer à l’aventure Gaïa.