Ce jeudi 4 novembre, des Calaisien.ne.s, des associatifs et des personnes en exil ont bloqué, par une action non violente, l’expulsion des habitant.e.s du campement rue du Beau Marais et la destruction de leurs affaires personnelles.
Nous, soutiens des grévistes de la faim en grève depuis 25 jours, avons formé une chaîne humaine pour nous opposer et dénoncer le harcèlement quotidien que subissent les personnes exilées.
“Le fait de harceler une personne par des propos ou comportements répétés ayant pour objet ou pour effet une dégradation de ses conditions de vie se traduisant par une altération de sa santé physique ou mentale est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende lorsque ces faits ont causé une incapacité totale de travail inférieure ou égale à huit jours ou n’ont entraîné aucune incapacité de travail.” Article 222-33-2-2 du code pénal.
Il s’agissait aujourd’hui de la 1000e expulsion de lieux de vie informels depuis le début de l’année, au 4e jour de ce qui devrait pourtant être la trêve hivernale. Si nous avons pu entraver l’une de ces destructions, ce n’est qu’une seule parmi tant d’autres, nous n’avons pas pu empêcher que des expulsions aient eu lieu ce matin sur d’autres campements. Si ce matin la présence de soutiens, de caméras et de journalistes a pu empêcher la police de faire usage de leurs armes, nous savons que les situations sont très différentes lorsqu’elles se passent à l’abri des regards.
Face à la police, nous avons appelé à ne pas faire usage de la violence, dénonçant l’inefficacité de cette politique répressive en faisant acte de solidarité. Nous ne demandons pas la pérennisation de tels lieux de vie ou les conditions sont indignes et inhumaines, mais, nous demandons la suspension de ces expulsions inutiles et violentes le temps d’une trêve hivernale, quelques mois, afin d’ouvrir un dialogue et de trouver des solutions raisonnées.