Depuis samedi 15 janvier, plus de 70 personnes dont une vingtaine d’enfants survivent dans un gymnase occupé à la Poterie, à Rennes. Sans nouvelles de la préfecture d’Ile-et-Vilaine, les familles et les soutiens aux personnes exilées s’organisent pour rendre les conditions de vie moins médiocres sur la durée.
Dès le lendemain, dimanche 16 janvier, la mairie de Rennes, à qui appartient le gymnase occupé, a annoncé qu’elle ne demanderait pas l’expulsion du gymnase tant que la Préfecture n’aura pas proposé de solutions immédiates d’hébergement. Il y a pourtant urgence : de nouvelles familles venant des pays de l’Est de l’Europe ou d’Afrique subsaharienne, qui sont aussi à la rue, arrivent tous les jours au gymnase.
À ce jour, les familles sont installées avec des matelas, des couvertures, des tapis de gymnastique. Une cuisine fortuite a été montée sous un barnum en extérieur. Les enfants sont scolarisés en journée et tentent dans ces conditions précaires de faire leurs devoirs dans un coin et de jouer.
“Dans le gymnase, c’est bruyant et il n’y a pas d’espace pour travailler. Avec tous ces déplacements d’un endroit à l’autre, j’ai pris beaucoup de retard à l’école et j’ai du mal à dormir”, Petra*, 14 ans, hébergée dans le gymnase.
En plus des associations et collectifs, des parents d’élèves de l’école à côté du gymnase, également préoccupés par les conditions de vie de ces familles, sont venus apporter leur soutien.
“Certaines familles sont suivies depuis des mois par nos équipes. Elles vont d’une solution de mise à l’abri à l’autre en se disant malheureusement à chaque fois que cette précarité va durer.” Coline Gayou, coordinatrice d’Utopia 56 Rennes.
Mardi 1er février a lieu une rencontre entre la mairie de Rennes, la Préfecture et le conseil départemental pour discuter de la situation du gymnase. Utopia 56 et les associations y intervenant n’ayant pas été invitées à cette réunion, nous sommes toujours en attente de savoir quand est-ce que pourront enfin accéder à un hébergement digne et pérenne ces familles du gymnase, mais aussi celles à la faculté de Rennes 2 où une vingtaine de personnes vivent depuis quatre mois dans des salles de cours.