Communiqué de presse d’Utopia 56 et de l’Auberge des Migrants.
Les premiers moments de l’évacuation de la jungle de Calais ont été marqués par la joie de milliers de migrants, heureux de quitter le bidonville pour être accueillis en France.
En revanche, ces dernières heures, les bénévoles d’Utopia 56 présents sur place constatent des scènes choquantes dans le traitement des enfants et adolescents.
Reprenons les observations de ces derniers jours :
– Les jours précédents l’évacuation, les autorités ont proposé aux MIE, mineurs isolés étrangers, un entretien pour repérer les jeunes éligibles à un passage légal en Grande-Bretagne. Ces jeunes étaient relativement calmes malgré des files d’attente parfois mal gérées. Samedi, au premier incident, les entretiens ont pris fin à 15H30, avec un rendez-vous fixé au lendemain. Dimanche, un tri au faciès a été constaté.
– Lundi, les adolescents ont été réorientés vers le sas extérieur au bidonville, pour être renvoyés en bus vers le CAP (centre d’accueil provisoire). Rien à redire sur ce changement de méthode de gestion des flux, même s’il montre un manque d’anticipation dans l’organisation.
– A 8H ce mardi, les enfants et adolescents avaient à nouveau rendez vous devant le sas. Certains, angoissés à l’idée de ne pas être pris en charge, avaient dormi devant, à même le sol. Les CRS ont alors eux même procédé au tri « au facies » : « bambino yes… no bambino, no … ».
Ce matin, les mineurs ont été encerclés par des barrières, puis par des forces de l’ordre pendant plus de trois heures. Une association « Care 4 Calais » a distribué de l’eau. Un repas a été distribué à seulement à 14H30…
C’est épouvantable ! Comment peut-on traiter des enfants de cette manière en France !
L’Auberge des Migrants et Utopia 56 ont interpellé la préfecture qui est intervenue pour mettre fin à cette méthode. Mais, quelques heures plus tard, nous avons constaté le même tri au faciès par des CRS.
Nos bénévoles sont choqués et demandent un traitement plus humain de ces enfants et adolescents. Nous sommes conscients des difficultés rencontrées par les autorités mais nous demandons en urgence des procédures respectant la loi et la dignité des mineurs.