Mise à l’abri en cours pour plus de 1 000 personnes, dont plus de 200 enfants, présents sous tente depuis trois jours et trois nuits, au parc André-Citroën à Paris. Alors que la préfecture sera restée silencieuse pendant toute la durée du campement, des solutions d’hébergement pour tous semblent apparaitre.
Installée au pied de la préfecture d’Île-de-France, l’objectif de cette mobilisation était de rendre visible la situation de ces femmes, hommes et enfants afin qu’ils puissent accéder à terme, à un hébergement digne et pérenne.
Originaires d’Afghanistan, Côte d’Ivoire, Érythrée, Éthiopie, Guinée, Maroc, Soudan et d’ailleurs, la plupart vivaient à la rue depuis des semaines, des mois, voir des années. D’autres souhaitent sortir d’hébergements insalubres, pour qui, en fonction de leur situations administratives, de leurs origines, l’État leur a attribué des dispositifs d’hébergement au rabais.
« J’ai des devoirs, mais je n’ai aucun droit. Depuis la fermeture du foyer Bara à Montreuil, je suis à la rue » Mody est sans papier, originaire du Mali, il est en France depuis 3 ans, il a notamment travaillé 7 mois à la réalisation de la ligne 14 à l’aéroport d’Orly.
De nombreuses personnes présentent sur place devraient normalement aller au travail ou à l’école. Aujourd’hui, ils n’iront pas afin de pouvoir accéder à leur mise à l’abri.
La mobilisation remarquable des riverains, et de dizaines de bénévoles venant de nombreuses associations, aura permis d’assurer une présence constante pendant ces trois jours, de rassembler du matériel d’urgence, des produits d’hygiène, des repas et d’organiser les distributions.
Une fois encore, cette 10ᵉ action du Collectif Réquisitions aura porté ses fruits, mettant l’État face au fait : sortir ces personnes de la rue est le résultat de choix politiques. Plus de 4600 personnes auront pu accéder à un hébergement à l’issue de ces actions.
« L’accès à un hébergement digne inconditionnel est un impératif de société. La rue est génératrice de toutes les violences et est une entrave évidente au bon développement de chacun. » Un membre du collectif Réquisitions.
Tant qu’aucune réelle politique d’accueil associée à de l’hébergement digne et pérenne ne sera mise en place, le collectif Réquisitions restera mobilisé et ces actions continueront. Si la justification est un réel manque de place, nous demandons à l’État d’en ouvrir, un outil est à sa disposition : la réquisition de logements vides.