Ce mardi 3 septembre, 12 personnes ont été annoncées comme décédées lors du naufrage de leur embarcation au large du Cap Gris-Nez, deux autres sont en urgence absolue.
Parmi les victimes, une dizaine de femmes, dont plusieurs mineures. Les recherches en mer ont été arrêtées après quelques heures, pourtant deux personnes sont toujours portées disparues.
C’est le sixième incident en mer impliquant des décès depuis le début de l’été. Ce nouveau drame amène à 43 le nombre de victimes de cette frontière en 2024. Et nous ne sommes qu’au mois de septembre.
C’est l’année la plus meurtrière de l’histoire moderne de cette frontière. Comment en sommes-nous collectivement arrivés à être habitué·es à ces drames ?
Il n’est pas question de manque de secours en mer, mais bien de mise en danger assumée des personnes. Les associations alertent depuis des années, les chiffres le montrent : la hausse de la répression amène à la hausse de décès. Pourtant, les ministères s’entêtent dans une politique de « bunkerisation des frontières », au lieu de mettre en place des voies de passages sûres et des politiques d’accueil adaptées. Ces morts sont des choix politiques.
Plus de 2 000 personnes ont rejoint l’Angleterre en traversant la Manche sur ces sept derniers jours. 21 000 depuis le début de l’année. Cette frontière est un point de passage pour toutes celles et ceux qui ne peuvent s’établir dans les pays européens ou souhaitent tenter leur chance au Royaume-Uni. Ces personnes continueront donc de passer, peu importe les obstacles, et mettront toujours leur vie en danger, faute de choix et d’autres possibilités.
30 années de politiques répressives le démontrent : cette stratégie d’empêchement est non seulement inefficace, mais dramatique.
Militons pour l’ouverture de voies de passages sûres. Maintenant.