Ce jeudi 20 février 2025, sept jeunes filles en recours sans solution d’hébergement, accompagnées par l’association Utopia 56 et différentes organisations soutiens, se sont installées sur la place du théâtre (opéra) pour obtenir une mise à l’abri.
Chaque semaine, depuis le début de l’année, Utopia 56 a rencontré en moyenne 2 jeunes filles remises à la rue par le Département, qui ne les reconnaît pas comme mineures. Aujourd’hui, ce sont 15 jeunes filles qui risquent de se retrouver dehors.
NI MINEURES NI MAJEURES : DES JEUNES FILLES EN DANGER
Lorsqu’un·e jeune étranger·e arrive en France sans représentant légal, il ou elle devrait être pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) s’il ou elle est mineur·e. Mais dans le Nord, la suspicion prévaut sur la protection.
Ces jeunes sont des « mineures en recours » : le département du Nord a refusé de reconnaître leur minorité après une évaluation contestable. Elles ont donc engagé une procédure judiciaire (un recours) pour prouver leur âge, qui peut durer de 6 mois à plus d’un an.
Une absurdité car pour 80 % des jeunes accompagné·es par les associations, et depuis 3 ans, la justice finit par leur donner raison et reconnaît leur minorité.
Ni considérées mineures par le département suite à cette évaluation, ni considérées majeures par la préfecture pendant leur procédure de recours, elles n’ont accès à aucun dispositif de droit commun, sont exclues de toute prise en charge et livrées à elles-mêmes.
Pour des jeunes filles, isolées et mineures, les risques liés à la rue – traite, violences sexistes et sexuelles, emprise, etc – sont d’autant plus importants.
Jusqu’à présent, toutes ces jeunes filles ont été mises à l’abri dans des réseaux d’hébergement citoyen. Chaque semaine est une course contre-la-montre pour trouver des solutions et ne pas laisser de jeunes filles à la rue, mais cette mobilisation bénévole arrive à bout de force.
DES SOLUTIONS EXISTENT
En novembre dernier, grâce à une mobilisation massive, une concertation entre la mairie, le département et la préfecture avait permis une mise à l’abri des jeunes MNA qui vivaient sur un campement. Pourquoi ne pas agir à nouveau ?