Depuis 20 h ce jeudi soir, 300 femmes seules, personnes en familles, dont des dizaines d’enfants, et jeunes en recours de minorité sans domicile, sont installé·es sous des tentes place de l’Hôtel de Ville à Paris. Au côté des équipes Utopia 56, elles appellent d’urgence à l’aide et demandent à l’État des solutions d’hébergement dignes et pérennes.

Depuis deux semaines, notre réseau d’hébergement solidaire est saturé. Chaque jour, nous distribuons des tentes à des dizaines de familles à la rue qui dorment sous les ponts à la périphérie de Paris.

La préfecture et la mairie de Paris sont informées de ces situations indignes. La préfecture ignore nos alertes. La mairie, au travers de Ian Brossat, adjoint à la maire de Paris, chargé du logement, pointe la responsabilité à l’État.

Pourtant, le 3 juin, lors de l’évacuation du jardin Villemin à Paris, le préfet Marc Guillaume avait fait la promesse face à nos équipes de prendre en charge les familles laissées sans solution. Au-delà, un communiqué du ministère des Affaires étrangères à l’occasion de la journée internationale des personnes réfugiées le 20 juin indiquait : “la France réaffirme son engagement en faveur de l’accueil, de la protection et de l’intégration des personnes réfugiées.”

Pourtant, nous observons sur le terrain :

  • Une saturation de l’hébergement d’urgence du 115
  • Un refus d’ouverture par l’État de structure de premier accueil inconditionnelle des demandeur·ses d’asile en Île-de-France. Une situation, en opposition à la loi, imposant le passage à la rue pour toutes personnes arrivant sur le territoire d’Île-de-France, soit plus de 40 000 personnes par an.
  • L’intimidation des pouvoirs publics envers les acteurs de la solidarité : mardi 22 juin, la police a nassé les familles et bénévoles lors de notre opération quotidienne et citoyenne de mise à l’abri.

“Cette politique de non-accueil envers les personnes exilées est un choix. Tout est construit pour décourager ces personnes, aux dépens des valeurs européennes, de leur intégration et des droits humains” Maël De Marcelus, coordinateur Utopia 56 Paris.

Le collectif Réquisitions, dont est membre Utopia 56, a occupé des espaces publics à plusieurs reprises, permettant des mises à l’abri immédiates par la préfecture et la mairie de Paris. Ces précédents nous montrent que des solutions existent et qu’elles peuvent être mises en place.

Les personnes sans abri présentes, comme les équipes d’Utopia 56, resteront place de l’Hôtel de ville à Paris tant qu’aucune solution d’hébergement ne sera mise en place.

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