Suite à l’incendie délibéré de la nuit du 24 février à Paris visant des familles et des jeunes survivants à la rue, nous avons déposé plainte contre X pour tentative d’homicide volontaire. Nous rappelons à l’État que la rue ne devrait jamais être un lieu de vie.

Dans la nuit du 24 au 25 février, deux poubelles se sont enflammées de part et d’autre d’un tunnel, où dormaient 120 personnes, dont une dizaine de jeunes enfants. A 5 min près de l’arrivée des pompiers, le drame a pu être évité. Ces familles et jeunes auraient dû être en hébergement d’urgence.

Les deux poubelles en flammes avaient été déplacées aux extrémités du tunnel, bloquant les sorties. Deux tentes au moins ont brûlé. Ce sont les familles et les mineurs isolés se réveillant dans le tunnel enfumé qui ont prévenu les pompiers. Tous sont particulièrement choqués.

Si beaucoup de riverains apportent une aide précieuse au tunnel, certains passants avaient menacé d’une action de représailles à la présence de ces personnes qui, rappelons le, n’ont nulle part où aller. Dans les nuits qui ont suivi, une équipe d’Utopia 56 était sur place pour rassurer les familles. Ces familles n’auraient jamais dû être dans ce tunnel, mais dans un hébergement stable si l’Etat menait à bien sa mission. Parmi elles, de nombreux enfants, comme ce fut déjà le cas début décembre, alertait Street Press, dans cet article

En plus de ces familles, 80 mineurs isolés s’abritent dans ce tunnel. Une partie d’entre eux était sur un campement quai d’Ivry. Mi-février, la préfecture de police les en avait chassés, détruisant leurs tentes et effets personnels. Ces jeunes avaient depuis trouvé refuge dans ce tunnel.

Depuis des mois, Utopia 56 demande à la mairie de Paris et à Anne Hidalgo au moins un lieu pour que ces familles et jeunes puissent mettre leur tente sans se faire chasser par la police. Si le drame a pu être évité, il y a urgence à mettre à l’abri ces personnes.

Au matin du 3 mars, le tunnel où vivaient alors plus de 400 personnes a été évacué. Ces familles avec enfants en bas âge, ainsi que 80 mineurs isolés, ont été orientées vers des hébergements d’urgence. Nos équipes sont restées en contact pour les accompagner dans leurs démarches.