Dimanche 11 février, à l’occasion de l’inauguration de l’Adidas Arena, stade situé Porte de la Chapelle à Paris et qui servira aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024, la maire Anne Hidalgo déclarait : “On va vibrer ensemble. Paris va être magnifique !”
Engagée dans le collectif Le revers de la médaille, Utopia 56 reste sceptique quant à cette déclaration, étant plutôt inquiète du risque d’exclusion sociale que représente cet événement international.
Les précédentes éditions des Jeux ont démontré le “nettoyage social” : expulsions forcées de populations en situation de logement informel et précaire, éloignement des personnes en situation de rue ou considérées « indésirables » dans l’espace public, bouleversement de la circulation rendant impossible le maintien de certains dispositifs sociaux ou entravant leur accès…
Le même schéma se répète déjà à Paris : Utopia 56 observe une nette hausse des expulsions de campements sur lesquels survivent les personnes exilées, lesquels donnent systématiquement lieu à des déplacements en région, sans solution d’hébergement pérenne pour une partie d’entre elles.
En multipliant ces alertes au Comité d’Organisation des Jeux Olympiques (COJO) à la Préfecture de Police et à la Préfecture de Paris et d’Île-de-France, le collectif Le revers de la médaille œuvre à ce qu’un réel dispositif de prise en charge de la question sociale soit mis en place.
Ainsi, nous avons été reçus ce vendredi 16 février par le COJO, afin de leur proposer quatre engagements concrets pour limiter l’impact négatif de ces Jeux et construire, main dans la main avec les associations, un héritage social positif. Nous leur avons demandé :
- Un engagement public en matière de lutte contre l’exclusion de Paris 2024.
- La mise en place d’un fonds de solidarité “olympique”, abondé par les sponsors et leurs fondations, à destination des acteurs associatifs pour financer la continuité, l’adaptation et la mise en place des dispositifs sociaux avant, pendant et après les JO.
- Un véritable plaidoyer de leur part sur l’hébergement des personnes à la rue auprès des services de l’État, afin que 7 000 places d’hébergement soient ouvertes en Île-de-France et que soit créé un centre d’accueil humanitaire.
- Jouer le rôle de facilitateur auprès des interlocuteurs, notamment auprès du Ministère de l’Intérieur, de la préfecture de police et de la préfecture d’Île-de-France.
Bien qu’ayant été écoutés, aucun engagement concret n’a pour l’instant été pris par le COJO. Très prochainement, nous porterons nos propositions à la préfecture de police et à la préfecture de Paris et d’Île-de-France.
Les personnes concernées par les dispositions de nettoyage social sont nombreuses, les besoins d’accès aux services sociaux et d’accompagnement sont constants. Si Paris se veut magnifique cet été, cela ne peut pas se faire au détriment des plus précaires. À cinq mois de l’ouverture des jeux, l’urgence est là.