Jeudi matin, au côté de 40 associations réunies au sein du collectif des associations pour le logement, nous avons déposé deux recours contre l’État, pour dénoncer ses carences en matière d’hébergement d’urgence et de logement social, et le pousser à prendre ces responsabilités.
Avec cette affaire, nous faisons le procès du mal-logement.
Depuis des années où nous vous parlons des personnes à la rue que nous aidons, que nous alertons sans cesse via des données factuelles et que la mobilisation citoyenne ainsi que la précarité grandissent, le constat reste le même ; l’Etat est dans l’illégalité. Il ne respecte pas ses obligations et les conséquences directes de cette inaction politique sont les personnes que chacun d’entre nous rencontrons ou connaissons, dans les rues, sous les porches, dans des hébergements précaires, voire insalubres.
Nous dénonçons le refus de l’État de remplir ses obligations minimales :
– Héberger dignement toute personne sans-abri qui le demande, comme le prévoit le Code de l’Action Sociale et des Familles : au moins 6 000 personnes dont 2 000 enfants sont refusées par le 115 chaque soir.
– Loger près de 100 000 foyers reconnus prioritaires et urgents au titre du DALO (droit au logement opposable), comme le prévoit la loi du 5 mars 2017, dont certains attendent depuis 10 ans.
Avec cette affaire, nous souhaitons que la justice reconnaisse la faute de l’État qui ne met pas tout en œuvre pour respecter ses obligations légales et qu’il prenne les mesures nécessaires :
– Respecter les quotas d’attribution de logements sociaux aux ménages prioritaires.
– Relancer la production de logements sociaux.
– Créer autant de places d’hébergement qu’il y a de besoins immédiats,
– Cesser d’introduire des critères illégaux à l’entrée dans l’hébergement d’urgence.
Cela doit permettre de mettre fin aux situations les plus graves de mal-logement.
À notre échelle de citoyen.nes, nous pouvons tous.tes agir, en se mobilisant auprès des collectivités locales pour demander l’ouverture de places, la réquisition des bureaux vides, la construction de logements sociaux, via des pétitions et des courriers à nos représentants locaux. Cela permet de faire connaitre une autre envie face à des mouvements d’opposition à des initiatives sociales souvent fondées sur une stigmatisation négative et infondée des personnes les plus précaires.
Plus de 15 000 personnes ont déjà signé la pétition qui accompagne notre action en justice. C’est votre tour.