À l’approche des fêtes de fin d’année, alors que les températures nocturnes sont négatives et que les tentes givrent de froid pendant la nuit, nos équipes constatent ces derniers jours une intensification des vols et expulsions de campements à Calais et Paris.

À Paris, mardi matin, la police a volé les tentes de personnes à la rue, ne leur laissant absolument aucun matériel pour passer la nuit dehors. Mercredi soir, porte de la Villette, plusieurs vans de CRS étaient mobilisés pour repousser hors de Paris des personnes demandeuses d’asile qui sont à la rue. Des vidéos tournées par des personnes exilées et nos bénévoles, diffusées sur notre compte Twitter, montrent la violence de ces situations, ordonnées par la préfecture de police de Paris et Gérald Darmanin. Cette stratégie de violences et d’invisibilisation continue d’enfoncer ces personnes dans la précarité et la solitude

“On ne laisse pas les gens dans une position indigne comme ça dans le froid, donc on leur demande de partir”, explique un policier à l’une de nos bénévoles, sans pour autant proposer une seule solution d’hébergement.

À la frontière franco-britannique, à Calais, hier matin et ce matin, des expulsions de campements se sont déroulées sans aucune proposition d’hébergement et sans aucune information donnée aux personnes, comme le documente l’équipe Human Rights Observers de l’Auberge des migrants. La seule aide d’urgence apportée provient des associations et collectifs présents, dont Utopia 56, en distribuant des couvertures et tentes.

Ce soir encore, tout comme les 24 et 25 décembre, nos équipes seront en maraude pour apporter une aide d’urgence et constater ces violations de droits fondamentaux, l’absence de solutions d’hébergement et plans Grand Froid, alors que les températures sont glaciales.

Les particuliers ont plusieurs possibilités pour soutenir nos actions en cette période :

“Alors que les fêtes sont des moments censés rassembler, l’État continue de harceler et stigmatiser les personnes les plus fragiles. Les traversées par la Manche et la survie à la rue tuent”, Chrystel Chatoux, co-présidente d’Utopia 56.

Plus que jamais, nos équipes sont mobilisées auprès des personnes les plus vulnérables, qui passeront ces prochains jours et semaines à la rue, dans des campements, sous tente, en squat et autres habitats indignes. En juillet 2017, Emmanuel Macron déclarait qu’il n’y aurait plus personne dans les rues « d’ici la fin de l’année ». Quatre ans et demi plus tard, face aux milliers de personnes que nous avons aidé et accompagné rien que ces derniers mois, cette promesse est un échec.