[CONSULTATION] PROPOSITIONS 2022

BESOIN DE VOUS

Face aux politiques d’accueil en France et en Europe, plus de 15 000 bénévoles Utopia 56 se sont mobilisé·es ces six dernières années afin de venir en aide aux personnes exilées et à toute personne en détresse.

Alors que les événements récents en Ukraine démontrent la capacité de la France à accueillir dignement à partir du moment où nos responsables politiques en font le choix, il est indispensable d’intensifier nos efforts pour mettre fin aux violences d’État et tendre enfin vers un accueil réellement digne et solidaire de toutes et tous.

Pour cela, nous avons formulé 10 propositions à destination de ces responsables politiques. Si ces propositions ne sont que partielles, elles ont pour objectif de déconstruire le système actuel pour enfin ouvrir de réelles perspectives d’hospitalité.

Dans cet élan, nous avons souhaité vous mobiliser afin d’orienter au mieux cette réflexion. Au travers de vos réponses, nous organiserons ces propositions par ordre de priorité avant de les partager aux candidat·es présidentiel·les et futurs député·es. Vous pouvez également mentionner des propositions que vous souhaiteriez voir apparaître.

Merci.

NOS PROPOSITIONS

Un système de premier accueil consiste à accueillir dignement les personnes en exil à leur arrivée en France, évitant l’errance et les situations de rue. Ce dispositif existe dans la grande majorité des pays européens, mais que la France refuse à mettre en place. Chaque département doit ainsi être en capacité de proposer un hébergement digne et un accompagnement bienveillant sans délai à toutes personnes arrivant sur le territoire.
Les violences auxquelles font face les personnes exilées au quotidien sont hors normes. Que ce soit sur le parcours migratoire, à nos frontières ou dans nos villes, il est impératif de mettre fin à cette maltraitance systémique.
Alors que le ministère de l'Intérieur concentre et contrôle depuis 2010 l'ensemble des questions d'accueil, il est nécessaire de dédier un ministère à ces questions, ou d'y consacrer une part du ministère des Solidarités, et d'y rattacher les services compétents tout en leur donnant les moyens d'effectuer leurs missions sans obligation de résultat chiffré et indépendamment de toute pression politique. L’accueil des personnes exilées n’est pas un enjeu de sécurité, mais bien de solidarité.
La présomption de minorité doit permettre à un·e jeune se présentant comme tel d'être considéré·e comme mineur·e tout au long du parcours devant le juge des enfants ou de la cour d'appel, et ce, tant qu'aucune décision contraire n'est prononcée. Il et elle pourront ainsi avoir accès à un hébergement, un accompagnement médical, légal et administratif et à l'éducation.
Application systématique de l'article 17 du règlement Dublin : Il importe que tout État membre puisse déroger aux critères de responsabilité, notamment pour des motifs humanitaires et de compassion, afin de permettre le rapprochement de membres de la famille, de proches ou de tout autre parent et examiner une demande de protection internationale introduit sur son territoire ou sur le territoire d’un autre État membre, même si cet examen ne lui incombe pas en vertu des critères obligatoires fixés dans le présent règlement.
L'Union Européenne tend à faire porter la responsabilité de ses frontières sur les pays voisins, notamment au travers d'accords financier important (Turquie, Libye, Maroc ...). Le Royaume-Uni applique la même logique avec la France dans le but de bloquer les arrivées de personnes en exil (accords du Touquet). Ces pratiques, génératrices de toutes violences, doivent absolument cesser afin d'accueillir et traiter dignement toutes personnes souhaitant déposer une demande d'asile en France et en Europe.
Les centres de rétention administratifs (CRA) et les obligations de quitter le territoire français (OQTF) participent à la banalisation de l'enfermement administratif et de la pénalisation du séjour irrégulier en France. Alors que quatre CRA supplémentaires sont actuellement en construction, il est urgent de se mobiliser pour mettre fin à ces méthodes systématiques d'enfermement pour les personnes en situation irrégulière, qu'elles soient majeures ou non. Il devrait être impossible d'enfermer une personne sous prétexte qu'elle n'a pas les bons papiers.
La France doit se donner l’obligation dans son droit de loger toute personne présente sur son territoire dans des hébergements dignes quelle que soit la nationalité de ces personnes ou le statut administratif. L’inconditionnalité à l’accès à ces hébergements est une condition indispensable pour mettre fin au sans-abrisme en France pour les personnes exilées comme pour les personnes ayant la nationalité française.
Alors que de nombreux secteurs, notamment public, exploitent de travailleurs et travailleuses "sans papier" afin de réduire leurs coûts de fonctionnement, mais également de répondre à une pénurie de main d'œuvre, il est indispensable de mettre fin à ces pratiques et de donner à chacun et chacune la liberté de travailler légalement.
Les politiques migratoires mises en place par la France depuis une vingtaine d'années sous la formulation "fermeté et humanité", sont aujourd'hui incontestablement un échec. Face à ce constat, et alors même que des milliards d'euros ont été gaspillés pour créer et entretenir des politiques misérables et indignes de non-accueil, il devient plus que jamais nécessaire de changer de paradigme dans la façon dont nous concevons nos politiques migratoires et les humains qui la compose. Ainsi, dès le début du prochain quinquennat, il est impératif d'envisager une politique digne d'accueil et de solidarité à l'égard de toutes les personnes exilées, quelle que soit leur origine. La liberté de circulation et d’installation doit être érigée comme idéal politique, et l’humain doit être remis en centre de cet idéal.

Financer une maraude

En donnant 10 € par mois,
soit 2,50 € grâce à une réduction d’impôt de 75%

Vous permettez le financement d’une maraude par an.