Dans son rapport publié le mardi 30 janvier, l’ONG Human Rights Watch souligne une réalité alarmante à Marseille : la moitié des jeunes migrants non accompagnés se voient refuser la reconnaissance de leur minorité à la suite d’évaluations d’âge jugées « arbitraires ». Ces pratiques, souvent rapides et mal comprises par les jeunes concernés, ne prennent pas en compte le « stress post-traumatique » largement répandu parmi ces mineurs, qui ont fréquemment subi des mauvais traitements, notamment en Libye, avant de traverser périlleusement la Méditerranée et de perdre un proche pendant cette traversée. Ces évaluations inappropriées entraînent le refus de leurs droits et les exposent très souvent à se retrouver à la rue. Près des trois quarts des enfants qui demandent un réexamen de l’évaluation défavorable de leur âge voient finalement leur minorité reconnue.
Utopia 56 ne peut qu’approuver les conclusions du rapport de Human Rights Watch. Dans toutes les antennes d’Utopia 56, des traitements similaires sont infligés à ces enfants. À Lille, 82% des jeunes que nous avons aidés en 2022, ont finalement été reconnus mineurs suite à une procédure judiciaire prolongée devant le juge des enfants. À Tours, la situation est également préoccupante, avec un jeune sur deux finalement reconnu mineur par le juge depuis la création de l’antenne en 2017. À Paris, ce sont plus de 3500 jeunes qui se sont vu refuser la reconnaissance de leur minorité et mettre à la rue en 2023, dont de très nombreuses jeunes filles.
Face à cette réalité, nous demandons à la France de prendre des mesures urgentes pour assurer le respect des droits de l’enfant. Il est impératif d’agir rapidement pour garantir la protection et le bien-être de ces jeunes vulnérables.