Avec notre terme « Commemor’Action », nous faisons une double promesse : celle de ne pas oublier ceux qui ont perdu la vie et celle de lutter contre les frontières qui les ont tués. Nous offrons un espace de commémoration et nous construirons collectivement quelque chose à partir de notre chagrin. Nous ne sommes pas seul.e.s et nous n’abandonnerons pas. Nous continuerons à lutter pour la liberté de mouvement de toutes et tous dans notre vie quotidienne, nous exigeons la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.
Depuis 2020, nous consacrons la journée de 6 février à la Commemor’Action dans différents endroits du monde.
Nous, sommes des parent.e.s, ami.e.s et connaissances de personnes décédées, portées disparues et/ou victimes de disparitions forcées le long des frontières terrestres ou maritimes, en Afrique, en Amérique, en Asie, en Europe et partout dans le monde. Des personnes qui ont survécu à la tentative de traverser les frontières à la recherche d’un avenir meilleur. Des citoyen.e.s solidaires qui assistent et secourent les personnes en mobilité se trouvant dans des situations de détresse. Des pêcheurs, des activistes, des militant.e.s, des migrant.e.s, des académicien.e.s,…etc. Nous sommes une grande famille.
La Commemor’Action, c’est un mémento chargé d’actions mêlant messages politiques et performances artistiques, mais surtout, mettant en relation les proches en deuil avec le plus grand nombre de personnes possible pour créer ensemble des plateformes et ainsi faire connaître leurs histoires et leurs revendications. Les journées de Commémor’Action sont des moments pour se souvenir de ces victimes et construire collectivement des processus de soutien aux familles dans leurs revendications de vérité et de justice aux noms de leurs êtres chers.
Les crimes contre l’humanité en mobilité marquent tellement de jours de l’année avec peine et colère qu’il est impossible d’en choisir un seul. La date symbolique du 6 février fait référence au massacre de 2014 à Tarajal où la Guardia Civil, a tiré des balles en caoutchouc pour dissuader les migrant.e.s tentant de rejoindre les côtes espagnoles. Cet acte criminel et inhumain qui demeure impuni a causé la mort de 15 personnes sous les yeux du système qui les traque et plusieurs disparu.e.s, laissant leurs familles et proches dans l’oubli.
Nous nous engageons à ne pas les oublier : chaque année, à travers des actions décentralisées dans des horizons différents et contextes variés (Tarajal, Agadez, Berlin, Calais, Dakar, Douala, Marseille, Mexique, Niamey, Oujda, Palerme, Paris, Tunisie, Zarzis…etc.)1 nous nous réunirons pour protester contre ces régimes assassins. Cette année nous nous réunirons entre le 4,5 et 6 février.
A Calais, une marche en hommage aux personnes mortes et disparues aux frontières est organisée par les citoyen.ne.s, collectifs, associations, militant.e.s solidaire et personnes exilé.e.s. Nous vous donnons rendez-vous au parc Richelieu à 14h d’où nous partirons pour marcher ensemble en portant symboliquement des panneaux affichant les noms des 347 personnes mortes à la frontière francobelgo britannique depuis 1999. Une lecture des noms des personnes mortes à cette frontière aura lieu à l’arrivée de la marche sur la plage de Calais.
Tous les deux (02) ans une ville sera choisie pour accueillir la grande Commemor’Action centrale. En septembre 2022 c’est la Tunisie qui accueillera l’évènement.
Pour plus d’informations et soutenir cet engagement noble :
- Adresse mail : globalcommemoraction@gmail.com
- Facebook : Commemor-Action
- Pages : www.missingattheborders.org ; www.alarmephonesahara.info ; (…etc)
Pour nous, la mobilité est un droit : soutenez cette lutte en partageant au maximum l’information en vue de multiplier les actions dans autant de villes que possible. Pour accompagnement, adhésion et organisation d’évènement, n’hésitez pas à nous écrire.
Rester ouvert au monde et créer des liens de solidarité, même sans partir à l’autre bout de la planète !!!