Les associations interpellent l’Etat, la CUD et les mairies depuis deux mois pour qu’ils fournissent en eau potable les quelques centaines de personnes en situation d’exil survivant dans les bois sur la communauté urbaine de Dunkerque et leurs sollicitations restent sans réponse.
Par des températures glaciales et sur un site isolé dépourvu de toute installation sanitaire, des centaines de personnes de tout âge survivent toujours dans la rue et dans des bois, sur la communauté urbaine de Dunkerque, sans aucune ressource.
Les associations ont sollicité par courrier le sous-préfet, le président de la communauté urbaine de Dunkerque et les maires de l’agglomération Dunkerquoise, demandant :
- D’établir au plus vite un point d’eau là où se trouvent actuellement les personnes, car il est impensable que des êtres humains n’aient pas accès à de l’eau potable en quantité suffisante. Il en va de leur survie ;
- De préserver l’espace humanitaire et de garantir un accès sécurisé aux associations pour intervenir dignement auprès des personnes exilées, association non mandatées par l’Etat qui agissent pour pallier ses manquements dans le soutien à ses personnes dépourvues d’un abri, d’eau, de nourriture et d’un accès suffisant aux soins, à la prévention contre le Covid 19 et tous les dangers liés à la vie à la rue ;
- D’installer, tant que des personnes survivront sur ce lieu, un système de collecte des déchets.
Ces lettres sont restées sans réponse et aucune mesure n’a été mise en place parallèlement.
Les courriers émis par ces associations visaient aussi à souligner le caractère violent et indigne des expulsions à répétition dont sont victimes les personnes en situation d’exil sur différentes communes du Dunkerquois, repoussées depuis plusieurs semaines vers une zone reculée, contribuant à invisibiliser davantage les personnes et à aggraver leurs conditions de survie. La stratégie de lutte contre les points de fixation menée par l’Etat ne fonctionne pas. Les personnes exilées sont toujours présentes sur différentes communes de la communauté urbaine de Dunkerque. Nous nous demandons dans quelle mesure les pouvoirs publics comptent garantir un minimum de droits aux personnes ainsi installées. Nous mettons une fois de plus en lumière l’inaction de l’Etat
Le droit à l’hébergement, la liberté de circulation, le droit de propriété, l’accès à des sanitaires, l’accès au droit ne sont toujours pas respectés. Nous dénonçons le fait que la dignité des personnes n’est pas respectée.
Nous interrogeons l’État et ses représentants locaux, mais aussi tous les élus du territoire communautaire sur leur volonté d’agir pour un accueil digne et respectueux des droits fondamentaux de tous les exilés.
Associations signataires :
ACCMV
ADRA France antenne Dunkerque
AMIS
Auberge des Migrants
Human Right Observer
LDH Dunkerque
MRAP Littoral Dunkerquois
Project Play
Salam Nord Pas de Calais
SAVE
Solidarity Border
Utopia 56