Le 10 octobre 2022, les habitant·es du campement dit d’Empalot sur les berges de la Garonne (boulevard des Récollets) ont reçu une convocation au tribunal administratif suite à une requête en référé des préfectures de Haute-Garonne et de région Occitanie. Cette requête demandait une expulsion sous 72h des habitant.es du campement. 

Depuis novembre 2021, une centaine de personnes de nationalité albanaise ont trouvé refuge sur les berges de la Garonne près d’Empalot. Ce sont essentiellement des familles avec enfants, pour la plupart en bas âge. De nombreux habitant·es souffrent de pathologies qui nécessitent un suivi médical régulier. La plupart des enfants sont scolarisés ou en cours de scolarisation en lien avec l’association des Professeurs Relais de l’école Saint Joseph. Ces familles essaient depuis des mois d’accéder à un hébergement en appelant régulièrement le 115. Mais la saturation du Samu Social et des services sociaux entrave l’accès aux hébergements pour les personnes les plus vulnérables.

Le tribunal administratif a, le 2 novembre 2022, ordonné l’expulsion des habitant.es sous 15 jours tout en prenant acte de l’engagement de l’État à ne pas expulser sans diagnostic préalable

Suite à cette décision, une personne de la préfecture est passée sur le campement pour prévenir les habitants que ceux ayant un récépissé de demande d’asile auront une proposition d’hébergement, mais rien pour tous.tes les autres. 

De ce fait, nous considérons qu’aucun diagnostic social approfondi n’a été mis en place, et qu’un diagnostic administratif le seul jour de l’expulsion sera insuffisant au vu du nombre de personnes et des situations des habitant.e.s. Aussi, nous considérons que personne, quelle que soit sa situation administrative, ne devrait finir à la rue. Une expulsion sans proposition de relogement ou d’hébergement adaptée en pleine période scolaire conduirait irrémédiablement à une précarisation encore plus grande, une instabilité pour chacune des familles présentes sur le campement, et à la création quasi immédiate d’un nouveau bidonville. L’hiver approchant, nous ne pouvons concevoir que des personnes aussi vulnérables se retrouvent sans aucun abri les protégeant des intempéries et du froid. Pourtant, le 19 octobre dernier, Madame Caubel Secrétaire d’État à l’enfance et Monsieur Klein, Ministre du logement, s’engageaient à ce que plus aucun enfant ne dorme dehors cet hiver.

Nous appelons les citoyens, militants, collectifs et associations à se rassembler, lundi 14 novembre à 12H30, devant la préfecture pour dénoncer l’expulsion sèche de ces habitant.es.