Ce mercredi 6 août au matin, des policiers armés ont violemment repoussé un père et son fils qui tentaient de monter à bord d’une embarcation en direction du Royaume-Uni.
L’un des fonctionnaires se montre particulièrement agressif. Il repousse le père physiquement et hurle frénétiquement : « Go away ! Go away ! »
L’enfant tire son père en arrière : « Baba zoo, Baba zoo. » (Papa, vite. Papa, vite.).
Du côté du ministère de l’Intérieur, la justification reste inlassablement la même : l’action policière aurait vocation à sauver des vies. Même avec un casque sur la tête, un bouclier et un lance-grenades en main, certains semblent y croire réellement.
Pourtant, tous les éléments factuels viennent démontrer le contraire : l’objectif n’est pas de sauver des vies, mais bien d’instaurer la peur et de tenir une frontière à tout prix. Depuis le renforcement massif des moyens policiers le long des plages du littoral, il y a deux ans, au moins 65 personnes ont perdu la vie à moins de 300 mètres du rivage.
Un peu plus tard dans la matinée de mercredi, une équipe d’Utopia 56 rencontrera le père et son fils, épuisés. Ensemble, ils ont traversé le monde pour en arriver là. Trempés, ils attendaient un bus pour remonter sur les campements de tentes près de Dunkerque. Ils tenteront à nouveau la traversée dans les prochains jours.
Cette scène n’est pas un fait divers, mais seulement un fragment des incalculables violences qui se jouent quotidiennement à cette frontière.
Il est indispensable d’en parler.