Il nous a fallu quelques heures pour analyser l’ordonnance rendue par le Tribunal administratif de Lille concernant l’arrêté d’expulsion de la zone sud du bidonville.
Et finalement, nous sommes presque soulagés même si nous devons rester vigilants.
Alors que l’arrêté d’expulsion pris par la préfecture du Pas de Calais le 19 février prévoyait de « libérer la zone de tous biens et de toutes personnes… au besoin avec le concours de la force publique », la juge exclut toute action brutale en rappelant que « l’ Etat s’est engagé( …) à une éviction progressive ».
Alors que l’arrêté prévoyait de « libérer la zone de TOUS biens et toutes personnes », l’ordonnance ordonne de conserver les lieux de vie « soigneusement aménagés et répondant à un besoin réel. »
Nous ignorons pourquoi l’Etat a organisé dans la précipitation une conférence de presse quelques minutes seulement après le rendu de cette ordonnance, sans permettre aux journalistes et aux associations d’analyser le texte…
Nous avons comme objectif d’améliorer les conditions de vie des réfugiés.
Alors pourquoi pas des départ dans l’un des 102 CAO ( Centre d’Accueil et d’Orientation) mais prenons aussi en compte les projets individuels et familiaux de ces réfugiés déjà meurtris. Selon le comptage des associations, presque 3500 migrants (3450) vivent dans la zone sud et non pas « 800 à 1000 » comme estimé par l’Etat. La zone sud est l’espace où les associations ont construit le plus de cabanes, écoles et autres lieux de vie. Que la justice interdise les bulldozers est un soulagement.
Les associations ont décidé de se pourvoir en Conseil d’ Etat pour protéger l’intéret et le choix des migrants. Le pourvoi a été déposé cet après midi.
Utopia56 avec l’ Auberge des Migrants