Dans les prochaines semaines, plus de 600 personnes risquent une expulsion sans solution de relogement. En vue de la fin de la trêve hivernale, ce vendredi 31 mars, de nombreuses personnes logeant dans des habitats précaires (squats et campements) sont cibles de procédures judiciaires, exigeant leur expulsion.
La trêve hivernale touche à sa fin, menaçant d’expulsion plus de six lieux de vie sur lesquels les équipes d’Utopia 56 interviennent (Colomiers, Basso, Combo, Ginestou, Laporte, Atlanta, Paul Sabatier). Sur ces campements et squats, de nombreux enfants, femmes enceintes, personnes vulnérables, familles et hommes seuls risquent d’être expulsés, sans que l’État ne leur apporte la prise en charge qui leur est pourtant due en respect de la loi.
Des expulsions à répétition.
La grande majorité des personnes ont déjà été expulsés à plusieurs reprises de leurs différents lieux de vie. Ces expulsions à répétitions, ainsi que le manque de solutions apportées par les pouvoirs publics, entretiennent une destruction systématique des parcours de santé et de scolarité, encourageant une précarisation plus grande pour les personnes exilées.
Sur les campements et squats sur lesquels nous intervenons, ces conséquences touchent :
- 240 hommes
- 106 femmes
- 92 enfants
- 160 jeunes en recours de minorité (MNA)
Soit un total de 602 personnes, menacées d’expulsion dès demain, enfermées dans un cercle vicieux de précarité accrue et d’instabilité.
Un phénomène cyclique et systémique.
Depuis leur installation à Blagnac en 2020, Utopia 56 intervient auprès de la population Albanaise Rom. En l’espace de 24 mois, cette même population a été la cible de trois expulsions et est menacée par une quatrième à Colomiers. Cette nouvelle expulsion, sans solution, mettrait à la rue 160 personnes dont 57 enfants.
À chaque fois, ce sont de longs et pénibles processus pour scolariser les enfants et reprendre les parcours médicaux. Ce que nous demandons, c’est le respect de la circulaire de résorption des squats et bidonvilles par la préfecture et par conséquent la fin des expulsions sèches. Des solutions existent et doivent être mises à profit des familles et des enfants.
Comme l’a déclaré Olivier Klein, ministre délégué au logement et à la ville, “Aucun enfant à la rue cet hiver”, mais qu’en est-il le reste de l’année ? La fin du froid hivernal autorise t’-il la préfecture à remettre encore une fois des enfants, déjà extrêmement précarisés, à la rue ?
La préfecture et la mairie doivent respecter le droit à l’hébergement, mettre fin aux cycles des expulsions sèches et sans solutions effectives.