Ce midi, nous sommes profondément blessés.

Nous pensons aux premières personnes touchées par la loi votée hier soir par l’assemblée parlementaire ; comme par ces mots de certains responsables politiques. Ces femmes, ces hommes et ces enfants que nous rencontrons chaque jour et qui ne demandent qu’à vivre libre, trouver une place et ne pas rester seuls. Ce texte entérine dans la loi une politique xénophobe, violente et maltraitante menée depuis déjà des années. C’est une catastrophe sociale, humanitaire et humaine.

Avec cette loi, ce sont encore plus de femmes, d’hommes et d’enfants qui vont se retrouver sur les trottoirs de nos villes, précarisés et exclus, laissant le champ libre à la haine et aux stigmatisations. Le délit de séjour irrégulier est rétabli, le droit du sol est aboli, la “préférence nationale” du Rassemblement national fait son apparition dans la loi, l’hébergement d’urgence perd son caractère inconditionnel, le droit d’asile est bafoué… Voici seulement quelques lignes parmi un torrent de mesures répressives et abjectes.

Après un passage de la loi devant Conseil constitutionnel, nous ferons le décompte de la honte.

Pourtant, quand la Défenseure des droits, les syndicats majoritaires, les organisations humanitaires, des magistrats et avocats, les chercheurs, les responsables d’universités, les associations opératrices d’État, la Commission consultative des droits de l’Homme etc. disent de ne pas voter une loi, il ne faut pas la voter. Mais ce matin, il est trop tard.

Alors face à tout cela, nous ne serons pas fatalistes, nous continuerons de lutter encore plus fort pour apporter une aide d’urgence, pour faire valoir les droits, nos valeurs et pour une société solidaire et inclusive de toutes et tous. Leur haine et leurs lois n’auront jamais notre détermination.

Ce matin, nous avons peu de mots, mais les bras et les jambes pour avancer. Le danger est bien là, mais nous le combattrons.

Solidairement,

Les équipes d’Utopia 56