Les JO, ce n’est pas la fête pour tout le monde ! À Paris, des personnes à la rue et des mal-logées soutenues par Utopia 56 et Droit Au Logement font cause commune place de la Bastille.

Paris, le 6 août 2024, à 15h, l’association Utopia 56, aux côtés de dizaines de mineur.es non accompagné.es et de familles à la rue, se joignent à l’installation des 100 familles mal-logées et sans logis, prioritaires DALO soutenues par l’association Droit Au Logement – DAL.

Cette installation a pour objectifs indissociables l’hébergement stable des personnes sans-abris et un engagement de relogement des prioritaires DALO par l’État. Elle met en lumière les conditions de vie de ceux exclus de la promesse d’héritage social des Jeux olympiques et paralympiques, ainsi que le nettoyage social mené depuis un an à l’encontre des plus précaires et la gentrification urbaine du fait des jeux.

Depuis des années, l’accès à l’hébergement d’urgence et au logement social pour les personnes sans-abri et les mal logées se durcit en raison de la hausse des loyers et de la spéculation immobilière, de la multiplication des locations Airbnb, de la répression des squatters et des locataires en difficulté, de la suppression des places d’hébergement d’urgence, du non-respect des décisions DALO pour les personnes prioritaires et du refus de l’État d’appliquer la loi de réquisition des bâtiments vides.

En conséquence, le nombre de mal-logés, de demandes de logement social, d’expulsions locatives et de sans-abris n’a jamais été aussi élevé en France. Des travailleurs pauvres dorment dans leur voiture en attente d’un logement social, des familles s’entassent dans des taudis, des enfants scolarisés dorment à la rue avec leurs parents, des familles entières délocalisées dans une autre ville de France puis remise à la rue, des sans-logis réfugiés dans des bâtiments vides expulsés au petit matin par la police, le 115 qui n’a plus de place et des jeunes vivants dans des campements précaires et exposés au harcèlement policier. La crise du logement est à son comble.

À l’occasion des Jeux olympiques et paralympiques, seules 216 places d’hébergement pérennes ont été créées pour les personnes sans-abri isolées installées durablement à proximité immédiate des sites olympiques, alors que plus de 3 500 personnes dorment dehors chaque nuit dans la capitale. Des places d’hébergement temporaires dans des « sites tampon » ont été ouvertes à la dernière minute en juillet pour vider les rues de Paris, en vain. Des milliers de personnes hébergées, mais aussi des locataires, seront jetés à la rue dès la fin des jeux.

Aujourd’hui, toutes les personnes qui occupent la place de la Bastille demandent l’application de la loi afin d’héberger et de loger décemment tous les sans-abris et les victimes de marchands de sommeil. Elles se tiennent à l’écoute des solutions concrètes de l’Etat pour répondre au besoin d’hébergement d’urgence, de relogement des personnes prioritaires DALOs ainsi que la réquisition de logements et d’immeubles vides de grands propriétaires.