La justice a condamné les pratiques autocratiques du directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII), qui avait bloqué notre compte X suite à un échange de commentaire.

 

En janvier 2024, nous alertions sur le réseau social X (anciennement Twitter) sur un nombre important de places d’hébergement inoccupées en CAES et CADA, alors que des milliers de personnes survivaient à la rue par des températures négatives.

Mécontent de cette communication, le directeur de l’OFII – l’établissement public en charge de l’hébergement des personnes en demande d’asile en France – répondait à notre post en se déchargeant de toute responsabilité, avant de décider unilatéralement de bloquer notre accès à leur compte X, nous empêchant de les taguer ou de répondre.

Une pratique presque habituelle pour l’administration puisque de nombreux comptes ont ainsi été bloqués suite à des désaccords affichés. Son directeur Didier Leschi avait même assumé publiquement cette pratique, et l’OFII avait déjà été condamné pour des faits similaires.

 

Utopia 56 décide donc de saisir le tribunal administratif de Paris pour « abus de pouvoir ». Un recours porté par maître Samy Djemaoun qui nous accompagne régulièrement et qui se bat quotidiennement auprès de centaines de personnes sans abris, victimes des manquements de cette administration.

 

Notre compte est alors rapidement débloqué, et l’OFII invoquera en défense un prétendu « incident technique » de la plateforme, sans fournir la moindre preuve. Un argument jugé infondé, et, comme le souligne la décision, vraisemblablement mensonger.

Le tribunal a rendu son verdict ce vendredi 4 avril et a condamné l’OFII à verser 1800€.

Il a aussi rappelé que les propos d’Utopia 56 « n’ont pas excédé les limites du droit à la libre critique de l’action de la puissance publique dans une société démocratique ».

En bloquant les comptes n’allant pas dans son sens, le directeur de l’OFII a tenté de contrôler des échanges publics. Cette décision du juge rappelle bien l’importance de la liberté d’expression pour les alertes. Une leçon nécessaire et salutaire.