Appel à rassemblement – Mardi 18 octobre 2022- 10h00 – Tribunal Administratif de Toulouse

Le 10 octobre 2022, les habitant·es du campement sur les berges de la Garonne (boulevard des Récollets) ont reçu une convocation au tribunal administratif suite à une requête en référé des préfectures de Haute-Garonne et de région Occitanie. L’audience doit avoir lieu le mardi 18 octobre 2022, date à compter de laquelle, si le jugement va dans le sens des requérants, ils et elles auront 72h00 pour quitter les lieux. Or, aucun diagnostic social ni aucune proposition de relogement n’a été faite, contrairement à ce que prévoit l’instruction du 25 janvier 2018 sur la résorption des bidonvilles. 

Depuis novembre 2021, des dizaines de personnes albanaises ont trouvé refuge au sein de ce campement. Ils et elles sont maintenant plus de 100, essentiellement des familles avec enfants. De nombreux habitant·es souffrent de pathologies qui nécessitent un suivi médical régulier. 19 enfants sont scolarisés et 6 en attente d’affectation en lien avec les Professeurs Relais de l’école Saint Joseph.

La requête demandant l’expulsion est justifiée par les potentielles crues à venir, des travaux de réfection de la berge et des conditions jugées insalubres sur le campement. Si nous, associations intervenant sur ce bidonville, ne pouvons remettre en question les motifs avancés, nous ne pouvons que déplorer leur utilisation et les circonstances dans lesquelles une éventuelle expulsion pourrait avoir lieu.

La préfecture justifie l’urgence de l’expulsion et donc la saisine du juge des référés par la présence à proximité du fleuve et la mise en danger des personnes en cas de crue. Or, deux crues ont eu lieu depuis l’installation de ce campement : le 10 décembre 2021 puis, à nouveau le 10 janvier 2022. Dans les deux cas aucune disposition n’a été prise par les pouvoirs publics, malgré la mise en danger avérée des personnes sur ce même lieu. 

Concernant la salubrité, les associations ont, à plusieurs reprises, fait une demande de mise à disposition de bennes permettant de garder les lieux propres sans qu’aucune réponse satisfaisante ne soit apportée. 

Si des recensements ont pu avoir lieu, aucune évaluation sociale adaptée n’a été faite sur ce campement abritant pourtant un public déjà vulnérable et précaire. 

De par leur vulnérabilité, les habitant.es du campement, dont certain·es sont en situation de demande d’asile, devraient bénéficier d’un hébergement de l’OFII ou du 115. Ces institutions ont été interpellées à maintes reprises sans qu’aucune prise en charge adaptée n’ait pu aboutir. 

Une expulsion sans proposition de relogement adaptée en pleine période scolaire conduirait irrémédiablement à une précarisation encore plus grande,  une instabilité pour chacune des familles présentes sur le campement et à la création quasi immédiate d’un nouveau bidonville. 

L’hiver approchant, nous ne pouvons concevoir que des personnes aussi vulnérables se retrouvent sans aucun abri les protégeant des intempéries et du froid.

Des évaluations sociales, déjà mises en place depuis décembre 2021 par les préfectures et la métropole de Toulouse dans les bidonvilles dit d’Atlanta et de Gironis, sont réalisables. Nous demandons à ce qu’elles soient également appliquées au campement des berges de la Garonne. 

Nous appelons les citoyens, militants, collectifs et associations à se rassembler devant le Tribunal Administratif  le mardi 18 octobre à 10H afin de demander un report d’expulsion et qu’une évaluation précise de la situation de chacun·e soit faite et que des solutions de relogements pérennes et adaptées soient proposées pour toutes ces familles.

Signataires : DAL 31, Médecins du Monde délégation Midi-Pyrénées, Utopia 56