Alors que le monde entier a les yeux rivés sur ce qu’il se passe en Ukraine et que de nombreux pays d’Europe entendent accueillir des réfugiés ukrainiens, les exilé.e.s déjà présents à Calais ne bénéficient pas desdites conditions d’accueil. En témoigne le dernier arrêté préfectoral pris par la Préfecture du Pas-de-Calais visant à interdire les distributions d’eau et de nourriture à titre gratuit par les associations venant en aide aux exilé.e.s.
Violation des droits fondamentaux et harcèlement
Depuis septembre 2020, la préfecture du Pas-de-Calais renouvelle chaque mois un arrêté interdisant la distribution de nourriture et d’eau à titre gratuit dans de nombreuses rues. Pourquoi ? Faire perdurer le harcèlement des personnes exilées présentes à Calais, dégrader leurs conditions de vie et les dissuader de rester dans la ville et sur le littoral. Il devient très difficile pour les associations d’exercer leurs activités visant simplement à rendre la vie des exilé.e.s davantage décente. Les associatifs sont régulièrement contrôlés, intimidés et verbalisés par les forces de l’ordre.
Pour empêcher les distributions, les autorités ne manquent pas d’inspiration puisque la pose d’une butte d’un mètre de haut, la creusée d’une tranchée sur une cinquantaine de mètres ou encore la pose de rochers près du campement de Coquelles ont déjà été entreprises pour rendre le travail des associations encore plus difficile.
Les restrictions sanitaires étant levées petit à petit du pays, la préfecture doit innover en matière de justifications, toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres. NON, les distributions effectuées par l’association prestataire de l’État ne sont pas suffisantes à la survie des personnes.
Dénonciation et revendication
Nous contestons ENCORE UNE FOIS ce nouvel arrêté préfectoral pris par la préfecture du Pas-de-Calais et demandons aux autorités de mettre en pratique les mêmes conditions d’accueil que celles des personnes réfugié.e.s ukrainien.ne.s. Qu’iels viennent d’Ukraine, de Syrie, d’Afghanistan, d’Erythrée, d’Ethiopie ou encore du Soudan, tous les réfugié.e.s méritent et doivent faire l’objet de protection, de compassion et de sécurité. L’Europe vient de prouver qu’il est possible d’établir des voies sûres et des conditions d’accueil décentes pour ceux et celles fuyant leur pays pour cause de persécution ou de guerre. Tous.tes doivent en bénéficier.
Signataires :
L’Auberge des migrants, HRO, Secours Catholique, Refugee Women’s center, Calais food Collective, Collective Aid, Médecin du monde, Refugee Info Bus, Shanti, Faim aux frontières, Utopia 56