Ce mercredi, le projet de loi dit asile-immigration est présenté. Ce projet de loi considère les demandeurs d’asiles et réfugiés comme des charges, alors qu’il n’y a pas de distinction à faire entre réfugiés économiques et de guerre, les gens ne fuient pas leur pays de gaieté de coeur et nous avons un devoir de les accueillir.

Il y est question principalement de répression, au lieu d’intégration, les questions relatives à la prise en charge mineurs non accompagnés ne sont pas abordées… Alors que ce projet se veut la 8e loi sur l’immigration depuis 2003, les propositions qui sont avancées vont à l’encontre des droits des exilés que nous rencontrons tous les jours Porte de la Chapelle à Paris et à Calais, dans nos actions.

Non aux expulsions

Derrière une volonté de traiter les demandes d’asile plus rapidement, nous craignons de ne faire face qu’à davantage d’expulsions. Avec quelles méthodes Gérard Collomb souhaite-il réduire ces délais ? En augmentant et accélérant les expulsions, notamment lié aux accords de Dublin ? Nous le refusons.

Non à la détention

En passant à 135 jours le durée maximum en centre de rétention (Cra), ce sont 135 jours de trop dans ces prisons pour étrangers, où des enfants, des familles sont enfermés, avant d’être expulsés pour une grande partie d’entre eux. Et ce, alors que le séjour irrégulier n’est même pas un délit !

Non à l’atteinte aux droits

Ce projet de loi prévoit également de réduire les délais de dépôt de demande d’asile après l’arrivée en France de 120 à 90 jours et les détails pour exercer un recours de 30 à 15 jours. Les personnes n’ayant pas accès à ces informations seront pénalisées.

Non à la garde à vue des étrangers

En passant de seize heures à vingt-quatre heures, la retenue administrative est en passe de devenir une garde à vue des étrangers. Et ce, à nouveau, alors que le séjour irrégulier n’est même pas un délit.

Non à la création d’un délit de franchissement des frontières

Un an d’emprisonnement et 3 750 € d’amende, c’est ce risqueront les personnes interpellées à une frontière français, sans autorisation de passer cette frontière.

Non aux contrôles dans les centres d’hébergement

Les exilés qui dorment à la rue doivent garder confiance dans les centres d’hébergement d’urgence, des lieux de réconfort pour des personnes déjà durement éprouvées par leur voyage et leur conditions de vie. Effectuer des contrôles dans ces centres ou demander à ceux qui y travaillent de faire le « tri », comme l’imposerait la circulaire Collomb, c’est perdre la confiance des hébergés et ne leur laisser d’autres choix que la rue pour dormir.

Stop aux accords de Dublin

Le règlement Dublin est injuste et irrationnel, un prétexte au non-accueil, comme l’explique la vidéo #StopDublin www.stopdublin.fr

Emmanuel Macron prône « humanité et fermeté » pour sa politique d’asile. La fermeté, nous la constatons tous les jours avec les violences policières et encore aujourd’hui avec ce projet de loi. Où est l’humanité ?